De quoi j’ai peur ? De tout un tas de trucs à vrai dire. Depuis dix ans maintenant que mon cerveau, enfin plutôt son contenu, a été passé au napalm, toutes les peurs ont explosé… et ont une légère tendance à m’empêcher de prendre des risques, voire simplement de vivre, notamment professionnellement.
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Peur de quoi exactement ? … d’un nouveau burn-out
Je l’ai évoqué par-ci par-là sur le blog, mais il y a dix ans maintenant, j’ai fait un burn-out. Et comme je ne fais jamais les choses à moitié, il n’a pas été des plus légers. Je suis d’ailleurs toujours en psychothérapie et tout n’est pas réglé. Je vis également encore avec dans un coin de ma tête la phrase de mon kiné « j’ai une patiente qui en a fait un il y a quelques années aussi. Parfois on ne s’en remet pas ». En l’écrivant, je me demande si cette phrase n’a pas été plus marquante que je ne le pensais. Comme si, quelque part, si je n’y arrivais pas, ce ne serait pas un drame, puisque je ne serais pas la seule. Mais comme si également c’était une possibilité. Lointaine, mais effrayante.
Avant le burn-out, j’avais une passion professionnelle, qui prenait beaucoup de place. Depuis, intellectuellement, je n’ai plus rien. Ou plus grand-chose. Personnellement, il n’y a PAS de vide. Aucun. Professionnellement, il est ÉNORME. Et si je n’y arrive pas, si ce blog ne fonctionne pas et que je n’arrive pas à en vivre, économiquement, comme intellectuellement, alors ce vide sera toujours là. Alors oui, certains diront « et ta famille ? ». Cela n’a rien à voir. Ce côté-là de ma vie est rempli et je ne changerai rien. Pas une chose. Et je serais tellement sereine si cela me suffisait. J’envie d’ailleurs tellement celles (et ceux) qui s’épanouissent totalement dans leur rôle de parent au foyer. Mais je l’ai testé au fil des mois : ce n’est pas mon truc. Il me faut de la stimulation intellectuelle, il me faut de la création, de l’écriture. Il me faut faire des choses en dehors d’eux. Pour mieux apprécier les moments avec eux. Pour me redonner de l’énergie et ne pas me dire que je manque quelque chose.
Donc, peur de réussite. Pas vraiment. Peur de l’échec et du vide. En partie, oui, clairement. Et puis il y a aussi certainement beaucoup la peur d’un retour à la case départ et un retour du burn out. Mon cerveau, cet être merveilleux, ne se souvient plus DU TOUT, de la sensation réelle que créent les contractions. Je suis totalement incapable de te décrire la douleur exacte (et pourtant, pour le premier, vu qu’on m’a déclenchée et que la péridurale a sauté, je les ai senties en surmultiplié). Et bien pour le burn out, c’est pareil. J’ai l’impression qu’il me manque des « bouts » de la période la plus compliquée. Juste avant et juste après. Et je ne te raconte pas le pendant…
Mais ce dont je me souviens bien, c’est par exemple d’une soirée, où mon cerveau était tellement en train de se consumer, que j’ai véritablement paniqué. J’avais TOTALEMENT oublié plusieurs articles que j’avais écrit pour le site internet pour lequel je travaillais alors. Et j’étais là, à soutenir mordicus à mon homme que ce n’était pas possible, quelqu’un avait écrit en mon nom et que jamais ô grand jamais, je n’avais écrit ces lignes. Bien sûr, c’était bien moi qui était l’auteure de ces articles. Mais je commençais en fait déjà à perdre les pédales et à oublier des choses. Je me souviens aussi d’un autre moment d’angoisse pendant lequel je me suis retrouvée devant un étal de fromages : pendant cinq minutes, je n’exagère pas, je n’ai pas su choisir. Ils venaient tous de la même meule, aucun n’avait quelque chose de particulier. Seul leur poids était différent. Mais il fallait faire un choix et j’avais peur de faire le mauvais.
… de brûler nos ailes
C’est con quand même non ? Mais imagine que si le niveau d’angoisse, voire de panique est si élevé pour un morceau de Comté, qu’en est-il lorsqu’il s’agit de vraies décisions ? De celles qui engagent ta vie future ? Bien sûr, ces « anecdotes » datent d’il y a plusieurs années et depuis, les choses se sont en partie arrangées. Sur le plan personnel, le soutien indéfectible de mon cher et tendre et l’arrivée des enfants ont fait que la peur a considérablement baissé. Enfin, disons qu’elle a changé de camp et de corps. Professionnellement, si j’ai énormément évolué, que j’ai beaucoup travaillé, cherché ma voie et réfléchi sur ce que je voulais faire, comment et pourquoi, si j’ai créé ce blog et qu’il y a un énorme potentiel et bien dans les faits, je n’en suis pas beaucoup plus loin qu’il y a cinq ans, quand je m’y suis vraiment mise.
J’avance à pas de loup, comme si j’avais peur de me brûler de nouveau, de souffrir et surtout de faire souffrir. A l’époque et encore aujourd’hui, mon homme a été en première ligne et il reste « traumatisé ». Parfois, il croit revoir en moi certains comportements de ces mois (années ?) difficiles. Forcément, ça fait remonter certaines craintes chez lui. Et donc chez moi. Même si nos enfants sont devenus des garde-fous, qu’il y a véritablement peu de chances que je retombe dans la même situation qu’il y a 8 ans, j’ai peur de les entraîner dans cette spirale infernale. Mon chéri a souffert, mais c’est un adulte, qui a ses armes, ses expériences et ses forces pour se « défendre ». Pas eux. Alors que deviendraient-ils si leur mère retombait là-dedans ?
Encore une fois, il y a peu de chances que cela se passe ainsi. D’abord parce que je travaille pour MOI, selon MES règles, avec MES envies, MES concepts, MES produits, MES idées. Ensuite parce que, même si je suis très dure avec moi et que je ne me laisse pas passer grand-chose, cela n’a rien à voir avec l’ingratitude professionnelle que j’ai vécu dans mon précédent emploi (pas mon supérieur direct, finalement lui aussi victime de la même hiérarchie). Sans compter que là, mon travail me redonne de l’énergie, surtout intellectuelle, et ne me consume pas littéralement. Enfin parce que, comme de le disais plus haut, qu’ils le veuillent ou non ces petites bêtes (enfin je les soupçonne de le vouloir), ce sont mes garde-fous. Pratiquement de toute façon, il est impossible que je me jette autant à cœur perdu dans le travail puisqu’il faut bien s’occuper d’eux !
Mais la possibilité est là. Infime, ténue, mais là, toujours dans un coin de ma tête. Et si ça me plaisait tellement que je me ne m’arrêtais plus ? Si ça prenait trop de place dans ma tête ? Si je les abandonnais tous au profit de mon travail ? Et surtout, si je faisais un nouveau burn out (put… cette possibilité là, elle a eu du mal à être écrite noir sur blanc !) ? Je ne peux pas prendre un tel risque. Alors même si la possibilité de retomber là-dedans est infime, mon inconscient bloque tout. Si je ne commence pas vraiment, si je n’avance pas et que je reste gentiment lovée dans ce statu quo certes inconfortable mais plus ou moins sécurisant, et bien je ne pourrais pas aller trop loin. Alors oui je ne m’amuserais pas, je ne m’épanouirais pas professionnellement et donc pas totalement personnellement, mais je ne ferais de mal à personne.
… de me noyer
Mais voilà le hic… Je ne suis toujours pas satisfaite de ce que je fais (enfin plutôt ne fais pas). Les mois passent, les idées sont toujours là, les envies aussi, mon rythme de travail se rapproche de plus en plus d’un « vrai » rythme de « vraie » travailleuse, mais je suis toujours frustrée. J’ai toujours l’impression de ne pas vraiment avancer, que les choses ne changent pas assez vite, voire qu’elles n’ont aucune raison de changer davantage. J’ai tout à portée de main mais que je n’y vais pas. J’ai le cul entre deux chaises et je ne supporte pas ça. J’ai toujours condamné le tiède et je suis en plein dedans.
Depuis une petite année je dirais, j’ai découvert une « application » (c’est bien plus que ça, mais on en parlera plus tard) : Notion. Comme l’aurait très bien dit Steeve Jobs, « ceci est une révolution« . Ouais bon, c’est une révolution pour MOI. Parce que c’est L’OUTIL qu’il me fallait, celui qui va me permettre de concrétiser toutes mes idées. Si j’ai été longtemps bloquée, c’est aussi en partie parce que, au fond de moi, je ne savais pas vraiment comment faire pratiquement pour traduire mes idées sans passer pour une guignolette ni faire du cheap. Là, c’est clair, net et précis, grâce à Notion, je sais comment appliquer toutes mes idées. Parfois même, elles sont poussées un peu plus loin grâce à ce petit bijou (ouais je l’aime d’amour cette application).
Mais bon, bref, cela fait donc des mois que je me suis jetée là-dedans à corps perdu. Pour apprendre à m’en servir ou plutôt à m’en servir correctement, pour me former et puis pour mettre en pratique mes idées. Cela fait des mois que je construis, que je détruis, que je reconstruis un système d’organisation perso et pro, etc… Franchement, je kiffe, j’apprends de nouvelles choses, mon cerveau est content parce qu’il est bien nourri et qu’il se sent libre d’inventer sans grandes limites. MAIS, parce qu’il y a forcément un mais, tout cela est pour l’instant stérile.
D’un, je n’écris pas à côté de tout ça, le blog est morne depuis des mois et de deux je ne lance toujours pas vraiment mon activité. J’ai plein de produits en attente de finition, plein de choses à proposer mais qui ne peuvent pas être vendues telles quelles car pas terminées. Et jusqu’à il y a peu, je ne m’en étais pas rendue compte. Oui je travaille, oui je réfléchis, j’avance sur Notion, je progresse très clairement. Mais je ne me suis toujours pas vraiment lancée. Au début de ce blog, le premier ou un des premiers articles avait pour illustration un plongeoir. Hasard ? Je ne crois pas non. Cette métaphore filée me suit encore aujourd’hui.
Je m’explique. J’adore l’eau. Nageuse trèèèèèèèèèès moyenne, je m’y sens pourtant vraiment bien. Et pourtant, même si c’est une activité qui me ferait un bien fou (dans une période normale, sans méchant Covid), tant physiquement que moralement, cela doit faire des années que je ne suis pas allée à la piscine (oui, la piscine parce que la mer est plus flippante pour moi, si je me plante, je n’ai pas de bouée de sauvetage, hahaha). Pour le blog, c’est pareil : retrouver un rythme régulier, en faire mon activité à plein temps et le faire passer, les journées de semaine, en PREMIER, me ferait un bien fou. Mais je ne m’y lance pas. Peut-être par peur de m’y noyer. Maintenant, c’est bien gentil, mais rester près du bord, là où j’ai pied, pour patauger, c’est pas très kiffant. Le grand bain, avec toute cette latitude, cette liberté, ces possibilités, ce serait quand même plus rigolo non ? Tiens ça me dit qu’il faudrait peut-être que, dans la réalité réelle, je me lance et que je saute dans l’eau, que ça montrerait à ce putain d’inconscient que j’en suis capable.
… de décevoir
Ou que je ferme les yeux et que je me lance enfin vraiment dans mon activité. Mais pour ça, il faut que je surmonte une dernière peur : celle de décevoir. Tiens, c’est drôle, si j’avais dessiné les contours de cette peur depuis longtemps, je ne l’avais jamais nommée comme ça. Depuis le début de ce blog, l’idée est de proposer des solutions d’organisation et d’optimisation. Simple, clair, net et précis. Alors pourquoi, là encore, alors que j’ai des idées plein la tête, mes carnets de notes, mon ordinateur et mon téléphone, je n’arrive pas à concrétiser ? Simplement parce que je ne me sens pas à la hauteur. Non pas que je ne crois pas à ce que je dis. Ce n’est pas non plus que je pense que mes solutions sont mauvaises. Mais juste que je n’ai pas encore eu le temps/pu les mettre en place.
On peut appeler ça syndrome de l’imposteur. C’en est d’ailleurs sûrement une composante. Mais ce n’est pas l’essentiel du problème. Il faudrait surtout que j’accepte que tout ne soit pas en place et bien rôdé AVANT que j’en parle. C’est d’ailleurs ce en quoi le site va changer. Si le concept et la trame restent les mêmes, l’angle de traitement ne peut plus être le même. Deuxième enfant et confinement obligent, j’ai l’impression de m’être « déradicalisée » . Et cela doit aussi se voir sur ma façon de faire les choses. Parce que si j’attends de TOUT tester avant, je ne me lancerai jamais.
… que tout ne soit pas parfait
Problème connexe, j’ai du mal à intégrer, clairement qu’en tant que professionnelle de l’organisation, je n’arrive pas à conjuguer le travail, la maison, les enfants, etc… « Les autres, elles, elles y arrivent » m’entend dire régulièrement mon chéri. « Non, mon amour, les autres montrent ce qu’elles veulent. Elles ne vont pas forcément montrer la partie sombre des choses. Surtout qu’elles n’ont pas intérêt à mettre en avant le bordel bien caché ». Un peu comme Monica, à l’intérieur plus que parfait, mais qui avait un placard à merdes que personne, pas même son mari, ne pouvait voir. Mon chéri a raison. Mais à la limite, je me fous des autres, moi je veux dire la vérité et que celle-ci soit idyllique, c’est-à-dire qu’elle montre que j’y arrive. Que je gère tout et qu’en plus j’aime ça. Freak control ? Peut-être un peu… Mais surtout en manque de légitimité.
Pour moi, je ne serais légitime, sérieuse, voire même fiable que si j’ai prouvé, éprouvé et testé tout ce que je dis. Alors que non, ce n’est pas le cas. Je suis plusieurs personnes du milieu du blogging ou du copywriting. Beaucoup interviennent dans des domaines différents, mais une chose revient de manière récurrente : lance-toi, même si ce n’est pas parfait, ose même si tu n’es pas le plus grand expert mondial dans ton domaine. Un des conseils qui m’a le plus marquée et après lequel je me suis dit « mais oui merde, allez donne toi un coup de pied au cul et vas-y » était d’une simplicité enfantine : être expert et « vendre » son expertise, c’est simplement être utile, régler les problématiques de ses lecteurs et en savoir un peu plus qu’eux. Le cœur des choses est là : si je peux aider, si je peux être UTILE, alors ça vaut le coup et je dois y aller.
Je ne dis pas que je dois me lancer la fleur au fusil et faire ou dire n’importe quoi. Mais tout ne doit pas être parfait, ou même simplement totalement abouti pour venir au monde (comme les enfants :p). C’est dans l’essence même de ce blog : j’abhorre la perfection et surtout la malhonnêteté de ceux qui prétendent l’être. Alors pourquoi j’essaie de faire la même chose ? Ne vaut-il mieux pas lancer des choses, même pas totalement abouties et les faire évoluer en même temps que soi, que son expérience et que celle des autres, plutôt que de ne rien faire ? Parce que là, clairement, je ne sers à rien. Alors que si je me jette à l’eau, même avec des idées pas tout à fait complètes (enfin ça, c’est moi qui le dis, mais elles sont déjà bien plus réfléchies et complètes que certaines autres), je pourrais être utile. Et ce sera un premier pas. Qui en entraînera un deuxième et ainsi de suite.
… d’atteindre « mon » sommet
Bref, il faut que je lance la machine. Pour me rendre compte que ce que je fais est déjà assez bien et ne va pas décevoir. Que ce que je fais a de la valeur et intéresse des gens. Mieux que ça peut les aider. Et puis je dois aussi me rendre compte que tout ce qui est devant moi n’est pas forcément aussi difficile à franchir que l’Everest. Le « retard » accumulé ces derniers mois a fait que tant dans la vie de tous les jours que sur le blog, j’ai littéralement 100 000 choses à faire. C’est une montagne gigantesque que je vois tous les jours. Et je ne sais pas par quelle voie l’attaquer. Alors je reste en bas. Comme une conne, à ne pas bouger.
Pourtant, quand je commence, même doucement, je me rends compte que ce n’est pas le Kilimandjaro, ni même le Mont-Blanc. Souvent c’est finalement à peine une colline et qu’il suffisait que je m’y mette et que j’avance pas à pas pour définir le parcours et grimper sans tant de grandes difficultés.
Une début de journée « type » par exemple, c’est essayer, consciemment ou non, de faire passer avant le blog, Notion, un chantier organisationnel à la maison, tout ce qui n’est pas professionnel en gros. « Faut que j’envoie ça maintenant, c’est urgent » est une phrase très souvent entendue chez nous. Tout comme « maiiiiis euuuuuh, j’ai pas eu le temps d’écrire aujourd’huiiiii. Mais pourquoi donc ma chérie ? Euuuuh, parce que j’ai pas eu le temps d’écrire aujourd’hui » (copyright bulldozerine « Veux descendre. Vas-y ma fille. Peux pas ! Pourquoi tu peux pas ? Parce que peux paaaaas »). Au fond de moi, je sais que l’écriture revient vite, que les rouages ne sont pas si rouillés. Mais à chaque putain fois, avant de m’y mettre, je ressemble encore à quelqu’un de terrifié au pied d’un mur. Puis, quelques heures (et beaucoup (trop) de mots) plus tard, je suis en haut du monticule et ce n’était pas si difficile que ça.
Alors oui, c’est « juste » un billet (enfin plusieurs). C’est la partie facile du travail, puisque je n’ai fait que coucher sur le papier (oui bon, tu as compris le concept) ce qui était à l’intérieur de moi. Mais c’est déjà un bon début ! Quoique… en écrivant ça je me rends compte d’une chose : si on transpose ça à la maternité, je viens en fait d’écrire que l’accouchement c’est facile puisqu’on sort simplement ce qu’on a à l’intérieur de soi. Non, non, non ! Ce n’est pas le cas ! Mon corps et mon esprit sont finalement pareils : il faut leur faire sortir les choses de force et difficilement. Le premier grâce à deux césariennes, le second après des mois de réflexion, de tergiversations, de doutes et de problèmes.
Nommer et concrétiser ses peurs pour les vaincre !
Allez, le premier obstacle est passé, maintenant on ne s’arrête pas en si bon chemin et on se souvient qu’on dit merde à la petite fille sage et gentillette. Et puis on fait autre chose de très concret également. Lors de notre fameuse discussion avec mon chéri, je lui ai dit que j’avais peur, mais que cette peur n’était pas concrète, définie, et qu’il était donc très compliqué pour moi de lutter contre elle. Ces derniers mois, j’ai été habitée par d’autres peurs, très concrètes, mais je savais comment les réduire, à défaut de les faire disparaître. Je savais comment leur apporter des arguments solides et rationnels pour les combattre. Là, je suis (j’étais ?) démunie, mais le fait d’avoir posé des mots dessus et d’écrire à ce propos, devrait me permettre de commencer à la surmonter. Sans compter que d’avoir « témoigné » à ce sujet pourrait aider ne serait-ce qu’une personne ?
Enfin, toujours selon les conseils de mon cher et tendre, j’ai décidé de nommer cette peur. De lui donner un prénom. Lui m’en avais proposé un, mais c’est un autre qui m’est venu. Qui m’a littéralement frappée. Celui de la personne qui a conditionné une partie de ce que je suis devenue, contre laquelle mon inconscient s’est révolté des années et des années (et se révolte encore, mais absolument rien de répréhensible attention). Comme si, malgré des années de psychothérapie et l’identification du problème qui se cristallisait autour de ce qu’elle avait pu me dire dans ma tendre enfance, son ombre était toujours là. Et que finalement, elle incarnait toujours le côté sombre des choses, celui contre lequel je dois réagir pour avancer. Je ne veux plus être cette petite fille sage, qui fait ce qu’on attend d’elle et qui reste bien dans les clous, et pourtant j’ai toujours peur de ne pas faire ce qu’il faut et de lui donner raison à cette personne. Donc, encore une fois, je vais lui donner tort et la terrasser. Comme je vais donner tort à toutes les personnes qui l’ont vénérée et qui la vénère encore. Parce qu’elle ne le mérite pas, mais le reste de ma famille, mes vrais proches, et moi, si.
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