Non, je ne suis pas « normale »

Alors non, je ne suis pas en train de te faire part de mon état psychiatrique. Si je ne suis pas « normale », c’est simplement que j’essaie, sur Marie Range, de te parler de ma passion et de mon travail de manière un peu moins « classique » qu’ailleurs.

« Quoi ma gueule, qu’est-ce qu’elle a ma gueule ? » Non. Ne m’imagine pas devant mon ordinateur, à écouter du Johnny avec tout l’attirail de la parfaite fan éplorée. S’il-te-plaît, non. Merci. C’est juste que ça correspond tellement bien à mon état d’esprit de ces dernières semaines ! Faut pas me faire chi… Et je me suis aperçue qu’il fallait encore moins me faire passer pour quelqu’un de plat, d’insipide, pour quelqu’un de « normal » en somme.

Alors c’est un paradoxe tout ça, parce que toute ma vie, la fameuse petite fille (il faudrait que je lui trouve un nom, autre que la petite conn*sse d’ailleurs) dont je te rebats les oreilles ces derniers temps, s’est acharnée à paraître le plus normale possible et à rentrer dans le rang. Faut pas faire de vague ma bonne dame et faut pas trop se faire remarquer. Sauf qu’en fait, c’est nul. Voilà, fin de l’article, on remballe ! C’était bien argumenté hein ?

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Sortir du rang

Roh, bon ça va, je m’explique. Je suis toujours apparue comme quelqu’un de tout à fait normal. Mais j’ai rarement agi comme tel. Et surtout dans le monde professionnel. Bon, je mets de côté le fait qu’être journaliste sportif, ce n’est pas très féminin (on ne me tombe pas dessus, je dis juste qu’il n’y a pas énormément de nanas dans le métier !).

Ce qui me motivait beaucoup à l’époque, c’est de ne pas faire comme tout le monde. Je cite souvent comme exemple le fait que j’ai pu toucher la Coupe du monde de rugby, que j’ai rencontré et/ou parlé à certaines de mes idoles, à des personnes que tout le monde ne rencontre pas. Aujourd’hui encore quand je l’écris, j’ai le sourire qui vient automatiquement.

Ce que j’aimais à l’époque, c’est justement de pouvoir faire partager ce que n’importe qui ne pouvait pas faire. Bien sûr, j’étais fière de vivre tout ça. Mais je l’étais encore plus de pouvoir faire vivre les évènements aux lecteurs.

Une passion, ça se partage ou ça ferme sa gueule

(les plus anciens d’entre nous comprendront la référence, pas gratuitement grossière :p)

Quand je me suis lancée dans Marie Range, j’ai craint de ne plus ressentir ça. Soyons clair, l’organisation, le rangement, le quotidien, ce n’est pas très funky baby.

Enfin tout dépend de la façon dont on le prend.

Comme un discours, si le ton est lourd et soporifique, le fond va vite perdre de son intérêt. Pire, cet intérêt ne naîtra jamais. En revanche, si on met de la passion, de l’envie, de l’humour même, dans tout ça, on peut attirer l’attention de beaucoup de personnes… sur n’importe quoi ! En somme, plus que de partager les faits, ce qui compte, c’est de faire partager sa passion et sa façon de vivre les choses qui est intéressant. Pour la personne qui reçoit le message, mais aussi pour celle qui écrit/parle/vidéote. Et ça, je crois bien que je sais faire. Car c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas, même si à la fin de ma carrière de journaliste sportif, j’avais perdu ce talent.

illustration syndrome de la page blanche
Pourquoi j’avais perdu tout mon dynamisme dans l’écriture ? Simplement parce que la passion du sport était partie.

Pourquoi ? Tout simplement parce que la passion s’était envolée et que la normalité c’était installée. Comment donner de l’intérêt à quelque chose qui n’en a plus pour vous ? Il faudrait que je recherche mes derniers articles, mais je suis persuadée qu’à part dire « machin a marqué un but à la 25e minute, wouhou c’est trop bien » , je ne devais plus dire grand-chose.

C’est d’ailleurs peut-être pour ça que j’avais peur de reprendre les chemins du clavier. Peut-être craignais-je de retomber dans ces derniers travers et d’endormir tout le monde, moi en premier, à parler de choses ternes sur un ton insipide. Mais en fait non. Les premiers articles de Marie Range ne sont pas fous fous fous. Mais pour des premiers papiers « post-traumatiques » (quoi je dramatise ?), ils sont très honorables. C’était déjà un effort considérable que de me remettre à écrire, alors il ne fallait pas (encore) me demander de lâcher les chevaux. J’ai beau vouloir courir, un pas après l’autre reste la technique la plus sûre pour ne pas se casser la gueule. Je restais donc dans les clous et n’osait pas vraiment risquer de froisser tel ou tel (oui Madame, on peut froisser quelqu’un qui aime les Bullet journal ! ).

Libérée, délivrée, j’écrirai plus que jamaaaaaais

C’est aujourd’hui terminé. Encore une fois, ma valeur ajoutée, c’est mon ton et mes capacités à faire vivre ma passion aux autres. Pourquoi je la minorerais ? Parce que je ne rentre pas dans le rang ? Parce que je risquerai de froisser des personnes aux théories bien arrêtées et qui ne supportent pas qu’on n’ait pas le même avis qu’elles ? Hehehe, c’est bien mal me connaître.

Et puis c’est rigolo (oui, j’aime cette expression par-dessus tout, même quand ce n’est pas rigolo d’ailleurs), c’est que le matin où j’ai écrit l’article, j’ai reçu le mail d’un des blogueurs que je suis (Théo le Copywriter pour ne pas le citer), qui, avec encore plus de force que beaucoup d’autres, appelle ses lecteurs à ne pas rester dans le rang et à sortir du lot.

J’ai l’air con à croire aux signes comme ça. Sauf que quand ils se multiplient, je me dis que ce ne sont plus que des signes, mais aussi qu’ils correspondent tellement à mon état d’esprit du moment que je les remarque d’autant plus. Aujourd’hui, je lâche les chevaux et advienne que pourra. Mais au vu de la libération que j’éprouve et du nombre d’articles que j’écris (et non plus que j’ai simplement envie d’écrire) en ce moment, je suis certaine que c’est la bonne voie et que ça va me réussir.

Ne t’arrête pas ce que disent les autres et focalise-toi sur tout le travail accompli

Bon, à côté de tout ça, il n’est pas question de dire que tout est une question de forme. Il s’agit plutôt de trouver un équilibre entre ce fameux ton et la profondeur du fond. Je suis monomaniaque et j’en reviens donc à cette fameuse phrase que j’ai pris comme une insulte. Tu vas me dire que je vois le mal partout. C’est possible. Mais dire cela, c’était non seulement mal me connaître, mais surtout mettre à terre tout mon travail.

Car là non plus, j’espère ne pas être dans la normalité. Je ne m’arrête pas à la superficialité des choses. Quand je traite d’un sujet, j’y vais à fond. Peut-être même un peu trop, mais bon, y en avait un peu plus ma bonne dame, je vous le mets quand même. Madame tout-le-monde, elle n’a pas le temps – ou ne veut pas le prendre -, va voir quelque chose qui lui fait de l’œil et semble parfait pour résoudre ses problèmes ou combler ses attentes et elle va le consommer.

briser la chaîne

C’est là où j’interviens et où je veux briser la chaîne. En ce qui concerne l’organisation, le rangement ou plus globalement la gestion du quotidien, j’ai pris le temps, j’ai mis en place des idées et j’en ai encore plein les tiroirs qui ne demandent qu’à être testées. Je n’ai pas balancé des concepts sans fondement juste parce que, ô miracle, c’est exactement ce que je pensais avant et que ça colle tellement bien à mes idées. Je bouscule, je ME bouscule si besoin, je cherche, je vérifie, je recoupe. Je fais le travail que tout le monde ne peut justement pas faire.

Je ne juge pas. Au contraire. Si tout le monde faisait ce que je fais, je n’aurais plus aucune utilité. J’ai juste pris le temps de décortiquer les choses dans un domaine qui me passionne. Alors, c’est qui Madame tout le monde maintenant ?

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