Ces derniers temps, j’ai pris conscience de quelque chose : pour avancer et véritablement me lancer, je dois absolument comprendre que ce que je fais a de la valeur. Pour moi comme pour toi.

Se prendre au sérieux. Sans se prendre la tête.

By… Moi 😀

Comme beaucoup certaines blogueuses ou apprenties gouroutes du développement personnel, je pourrais ou devrais peut-être accrocher cette phrase tel un mantra au-dessus de mon bureau. Parce que c’est certainement l’un des plus gros chantiers de ma vie, surtout professionnelle.

Alors, pour ce qui est de ne pas me prendre la tête, c’est une très mauvaise habitude que je tente de combattre depuis des mois, voire des années. J’avoue, la lutte est loin d’être finale, mais j’avance à petits pas. Quant au fait de me prendre au sérieux, entendons-nous bien : je ne parle pas là d’adopter un comportement hautain et suffisant (tu sais, la connasse’s touch de celle qui prétend tout savoir, tout faire, etc… et te le mets bien dans les dents en le criant haut et fort), mais plutôt d’estimer ce que je fais, de lui donner de la valeur. En gros, il faudraut arrêter de penser que ce que je fais ne vaut rien, que je ne fais que du caca merdique sans grande valeur et comprendre enfin que je suis une pro (d’où le « me prendre au sérieux » un peu plus haut).

Du concret, toujours du concret !

Ouais, ouais, ouais, c’est bien joli tout ça, mais je fais comment moi ? C’est qu’il y a quand même 40 ans de ce petit jeu-là derrière moi ! Je fais comment pour renverser la vapeur ? Une première piste s’est dessinée : ma psy m’expliquait qu’il serait fort judicieux, pour quelqu’un comme moi qui a un besoin quasiment vital de concret pour comprendre et avancer, d’expliquer clairement à mon entourage, et notamment à mon chéri-mari, ce que je faisais. Non pas qu’il n’est pas au courant. Mais il est vrai que les choses sont floues. Que je lui donne des termes génériques, sans toutefois véritablement entrer dans les détails. De peur de l’emmerder certainement. Ou peut-être de voir que ça ne l’intéresse pas, ou pire, que c’est nul, c’est la merde, tête de c… #lesGuignols #Karl Lagerfeld #vieille. Bref, j’étais tout à fait d’accord avec cette affirmation et ce sera certainement une chose à faire d’ici peu. Quand les enfants nous lâcheront un peu la grappe… dans 18 ans donc :’(

Mais je mettrais ma main à couper qu’il ne sera pas le plus difficile à convaincre. Et que dans la réalité réelle, en dehors de toute considération maritale, il trouvera objectivement que ce je fais est utile, voire bien fait et plein de qualités et d’intérêt. Non, définitivement, la personne la plus à convaincre n’est pas lui. Même pas la génération d’au-dessus pour qui, tout ce qui est produit virtuel et infopreunariat est particulièrement abstrait. La personne à convaincre, c’est MOI, autrement appelée « personnellement moi-même je ». Quand je discutais avec la psy, ça m’a frappée. Oui je dois EXPLIQUER aux autres CONCRÈTEMENT ce que je fais pour leur montrer la valeur de mon travail. Pour indirectement ME convaincre que ce que je fais à de l’intérêt.

Mais je ne dois pas m’arrêter là. C’est juste la partie émergée de l’iceberg. Si je m’arrête là, ça ne servira à rien parce que le problème est plus profond. Quelques heures après ma consultation, la réflexion intérieure a en effet continué et une autre considération philosophique s’est imposée à moi, certainement encore plus importante. La psy m’avait proposé d’angler cet article sur le côté « ça ne va pas de soi » des mes métiers quotidiens et notamment de la logistique de la maison. D’écrire clairement sur le côté pratique de ce travail et toutes les tâches que cela implique. Pourquoi pas. Mais ça ne me parlait pas plus que ça. Disons que c’était juste l’amorce d’une réflexion et d’un constat de plus grande ampleur : je ne porte pas assez de valeur et d’importance à mon travail. Le « vrai » travail sur le blog, qu’il s’agisse de création, de technique, de maintenance, etc…, celui qui implique la logistique de la maison et même certaines facettes de celui de mère. Pourquoi ? Simplement parce que j’aime ça. Oui, dit comme ça, c’est concon et pas forcément très clair (t’inquiète, je vais expliciter), mais ça m’a parlé tout de suite.

Non, je ne suis ni normale, ni banale !

Le grand bricoleur me « reproche » de ne pas accepter de compliments sur ce que j’accomplis, quel que soit le domaine. Quand il me dit « merci » d’avoir fait ceci ou cela, j’ai une tendance légèrement chiante à lui répondre « ben non, c’est normal, j’ai rien fait d’exceptionnel ». Ce que je fais, quelle que soit la tâche ou l’action réalisée, c’est normal. Ben oui, les autres le font, moi aussi, on ne va pas en faire tout un plat. Sur le principe, ce que je fais est banal, normal, quotidien. La façon de le faire, de l’aborder, de le réfléchir est toutefois souvent différente et bien loin d’une personne lambda. Trouvons un exemple. Une connaissance voulait absolument un jeu vidéo, quasiment dans la minute (ah les enfants, tu connais leur impatience… hein, quoi, elle a la quarantaine bien tassée ? ah oui merde :p). Sauf que c’était entre deux confinements, les commerces étaient encore fermés, notamment pour ce genre de choses pas très essentielles. Elle a donc pris 5 minutes montre en main pour regarder les options qui se présentaient à elle. Pas plus. Résultat des courses, le jeu lui a coûté bien plus cher, elle, « payant » le fait de n’avoir pas pris plus de temps pour chercher si une meilleure option se présentait.

Et c’est là que j’ai compris que ce que je considérais comme un comportement tout à fait banal et répandu, c’est-à-dire prendre son temps et se bouger un peu le cul pour chercher, quitte à devoir patienter un peu, était finalement « particulier ». Chez moi, c’est devenu une habitude, un mode de vie, je ne conçois pas de faire les choses autrement. Par conséquent, je pense que tout le monde a le même réflexe et réagit comme moi. Et donc je ne vois plus ma valeur ajoutée. Cette fameuse valeur ajoutée que je veux partager et valoriser encore plus sur Marie Range.

En y réfléchissant, au moins dans mon ancienne vie professionnelle peut-être même avant, ce problème était déjà présent. Dès que je commence à « maîtriser » dans un domaine ou que j’aime faire quelque chose, que je me débrouille bien et que c’est presque « facile » (pas dans le sens les doigts dans le nez ou sans effort, mais plutôt dans le sens où je n’en chie pas comme une Russe et que ce n’est pas douloureux de le faire) et bien ça a une valeur moindre. Voilà, c’est dit, je suis maso. Et je peux relier ça à beaucoup de comportements dans ma vie en général. Quelque chose devenu habituel pour moi est catégorisé dans « facile, ça compte pas ».

Résultat des courses, j’en accumule des « ça compte pas » dans une journée et même si celle-ci a été bien remplie, que j’ai mal partout et que mes yeux ont du mal à s’ouvrir, je m’entends tonner haut et fort « pffff, comprends pô, je suis crevée j’ai rien fait de la journée ». Si je suis passionnée par quelque chose, que ça m’intéresse, la difficulté de la tâche sera bien moindre à mes yeux. C’est un peu comme si, en fin de journée, je cherchais à faire le bilan et que, au lieu d’avoir le poids réel, j’enlevais quelques grammes ou plus dans la balance. C’est sûr qu’à ce rythme là, pour atteindre le « poids » des tâches souhaité et surtout la satisfaction qui va avec, je dois en faire des choses… et je dois en griller des neurones !

Dans la même veine, c’est parfois tout simplement parce que c’est moi qui fais quelque chose que la valeur de la tâche accomplie s’amoindrit. Pas parce que je suis un petit caca qui pue qui ne vaut rien, non. Juste parce que ça entre dans mon domaine de compétence, que je sais faire donc bon, strop facile. L’exemple parfait : la cuisine. 98% du temps je cuisine pour notre famille. Parfois, mon chéri me lance encore des fleurs et me complimente sur la grande gastronomie que je partage avec lui et les enfants (hum). Mon réflexe ? « Ben j’ai suivi (enfin presque) la recette, y a rien de bien compliqué. » Jusqu’ici tout va bien. Sauf que si LUI fait exactement la même chose et cuisine UNE fois dans le mois, ça va tout de suite être exceptionnel.

Théoriquement experte, réellement imposteur ?

Alors tu vas me dire que ça, je devrais le savoir depuis longtemps. J’ai même fait plusieurs articles là-dessus, mettant des mots sur le contenu de mes métiers . Elle est gentille la Manange, mais elle raconte quoi là ? Non, je n’ai rien fumé d’illégal et je ne suis pas en Alzheimer précoce. Avec tout ce travail effectué, je connais mes compétences, j’ai une idée assez précise de ce que je sais faire et de ce que je peux apporter. Les idées qui fourmillent et les sujets que j’ai envie de traiter sont également un bon indicateur de mon « expertise » dans mes domaines. Mais alors pourquoi je n’arrive toujours pas à m’affirmer, à me poser clairement en tant que professionnelle de la logistique familiale et que j’ai l’impression qu’on va se moquer de moi (dans le meilleur des cas) quand j’ose évoquer le fait que je suis blogueuse professionnelle ?

Même pour le côté plus « personnel » des choses et malgré un effort intellectuel pour théoriser les tâches d’une femme et d’une mère dans une maison, je n’arrive pas à appréhender la valeur de tout ce que je fais. En fait j’ai l’impression d’être saoule. Non, je n’ai pas fini la bouteille de vodka, ouverte il y a dix ans (si, si je t’assure) et qui traîne dans le placard. Mais la seule fois où j’ai été ronde comme une queue de pelle (l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, consommer avec modération, voilà je suis dans la légalité), j’ai vu la Manange sobre au-dessus de l’autre qui riait bêtement. Et bien là c’est pareil, je suis double : j’ai théorisé mes compétences, mes métiers, mon savoir-faire, j’ai posé noir sur blanc mes qualités, etc… bref, j’ai une idée théorique assez claire de ma valeur… mais c’est comme si je parlais de quelqu’un d’autre !

Peut-être suis-je trop influencée par ceux qui ne voient pas une professionnelle en moi. Ou certainement crois-je que c’est ce qu’ils pensent. Il y a quelques jours, une personne qui était à l’école avec moi m’a ajouté à son réseau sur Linkedin. A l’époque une petit racaillounnette, cancre sur les bords. Alors que moi j’étais la petite fille modèle, sérieuse et bonne élève. Trente ans (aie !) plus tard, lui semble avoir réussi professionnellement, moi je me bats encore pour trouver ma place au travail. Et je me suis surprise à penser : tiens, on ne partait pas avec les mêmes armes, mais ce n’est pas celui qu’on pensait qui s’est planté.

Je travaille pas pour souffrir okaaaay ?

Ben oui, mais non. En façade, c’est sûr qu’il affiche de la réussite et pas moi. J’en ai eu, je suis tombée et je me relève. Si on suit les convenances sociales, la « normalité » des choses, je ne fais pas un vrai métier, mais j’entretiens un hobby. Et pourtant ce n’en est pas un. Ce n’est pas parce que ça touche un domaine populaire (dans le sens répandu dans la population) que ça ne vaut rien ou que c’est futile. Ce n’est pas parce qu’on aime ça, que c’est amusant même, que ce n’est pas un métier.

Typiquement, pour moi, trouver des produits de qualités à des prix intéressants ou chercher des opportunités particulières, c’est devenu un jeu. Oui, je m’amuse. Oui, sur le blog quand je fourmille de réflexions, que j’ai des idées que je considère comme révolutionnaires (oui madame, oui monsieur) ou que j’ai réussi à mettre en place telle ou telle procédure, voire même que j’ai tout simplement trouvé des rangements top pour la maison, etc… j’ai gagné ma journée. Et si en plus je peux être utile à d’autres et en vivre, ce serait le pied. J’aime ce que je fais. Devrais-je donc considérer que tout ça ne vaut rien ? Finalement, je crois que j’ai été traumatisée par ces années de journalisme. Dans ce métier comme dans beaucoup d’autres dits « de passion », on te fait presque payer le fait que tu kiffes. En gros, tu t’amuses, tu fais le métier que tu voulais, y en a plein d’autres derrière qui attendent que tu te casses la gueule, donc estimes toi heureuse qu’on ne te demande pas de nous rémunérer pour ça. Non mais, espèce de petite sous-merde qui aimerait un peu de considération.

Ouais, finalement je crois que j’ai été trop habituée à tout ça : je kiffe ce que je fais, je sais que ça peut marcher, que ça VA marcher alors je ne me prends pas assez au sérieux. Je ne me considère pas assez. Et pourtant, je suis une professionnelle aguerrie de l’écriture et, même si je n’ai ni diplômes, ni formation particulière en organisation et logistique familiales, je suis une professionnelle dans ce domaine. Peut-être même de meilleur conseil que beaucoup qui n’auraient que les connaissances théoriques du domaine. Parce que je mets les mains dans le cambouis, que je me suis cassé la gueule plusieurs fois, que je me casserai encore la gueule et que je le dis, sans honte. Que j’apporte une expérience non négligeable et que ça, ça vaut plus que tous les titres ronflants inscrits sur un C.V. Et qu’en plus, comme je kiffe ce que je fais, j’apporte de l’enthousiasme… et ça, ça fait pas sérieux !

Se convaincre soi-même pour convaincre les autres

Bon, maintenant c’est bien beau, le constat est posé. Mais qu’est-ce que je fais avec  ? Deux solutions. Pas l’une ou l’autre, non, les deux. D’un, après avoir pris conscience de cet état de fait, je dois apprendre à cerner la valeur ajoutée de ce que je fais. Me raisonner, voire me « méthodeCouéiser ». Dès lors que je fais quelque chose ou que mon homme ou quelqu’un d’autre me « félicite », je dois repousser le réflexe de « pff c’est rien, une broutille » et penser TOUT LE CONTRAIRE. Quitte à faire un effort de réflexion supplémentaire.

J’ai fait les courses ? Oui, en soi, rien de transcendant. Sauf qu’avant, j’ai réfléchi aux menus, j’ai mis à jour et vérifié mes inventaires, regardé les quelques bons de réduction que je pourrais utiliser, planifié le meilleur moment pour faire les courses et perdre le moins de temps possible… et bien sûr fait le tour des choses pour avoir le meilleur rapport qualité/prix/effort, etc…

Et puis, deuxième solution, pour moi qui adore le concret (mais c’est valable, voire indispensable pour bôôôôcoup de monde) : faire un bilan de tout ce qu’on fait dans la journée. La moindre petite tâche, habituelle ou non. Personnelle ou professionnelle. Tiens ce matin, j’ai pensé à ajouter les gants dans le sac du grand, puis changé la petite, je les ai amenés à l’école et à la crèche, je suis passée à la boulangerie, etc etc…. Puis, en fin de semaine, se prendre quelques minutes (ok, peut-être plus) pour faire un bilan plus approfondi. Alors ça, ok ça m’a pris 15 minutes seulement. Mais il a fallu que j’y pense avant, que j’ajoute une tâche supplémentaire par la suite, etc… En somme il s’agit de poser la tâche, la préparation, les conséquences tout comme la CHARGE MENTALE que ça représente.

Avec Notion, dont je vais te parler très très très bientôt, tu peux très facilement faire des trackers d’habitudes, des « done lists », etc… Tout plein de choses que j’essaie de progressivement mettre en place et que je te proposerai dès que possible. En bref, si toi aussi tu ne vois pas tout ce que tu fais dans une journée les « modèles » que je te proposerai t’aideront à te faire une idée plus précise de la situation. Tu verras, à mon avis, tu auras quelques surprises ! Et une fois que tu l’as rempli consciencieusement – oui, ça prend du temps, oui, c’est fastidieux mais je ne te propose pas de le faire pendant un an, juste une semaine – affiche-le. Pose-le à un endroit où tu ne peux pas le rater et mesure l’importance, le poids de ton travail, de tout ce que tu peux faire.


Marie Range

Moi, c’est Marie Ange, mariée au grand bricoleur et maman du petit rangeur. Grande bavarde toujours en quête d'apprentissages et de nouveautés... j'ai créé Marie (R)ange. (haha). Mon boulot ? T’aider à surmonter les obstacles entre tes idées/envies/besoins/obligations de tous les jours et ton passage à l'action en facilitant ton organisation. C’est aussi t’accompagner efficacement pour un quotidien meilleur en te donnant quelques clés pour une optimisation efficace. Comment ? Grâce à des conseils, des informations, des recherches, beaucoup d’outils et bien sûr du partage d’expériences (bonnes ou mauvaises). Si tu veux en savoir plus sur le blog, mes principes et méthodes et sur mon histoire, n'hésite pas à aller faire un tour par ICI !

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