De journaliste sportif à créatrice d’un site sur l’organisation et l’optimisation. Le grand écart est fait, mais il n’est pas pour autant inconfortable. Pourquoi ? Parce que j’ai fini par m’écouter et par me laisser aller et faire vivre ma passion. Avec dans un coin de la tête l’espoir que mon exemple te donne des envies similaires
Pourquoi ?
Nan mais c’est vrai. Pourquoi je me suis lancée là-dedans ? Un site sur l’organisation et la gestion du quotidien pour une ancienne journaliste sportif (oui, c’est comme les hommes sage-femme, je n’accorde pas), c’est bizarre. Voire même suspect. Aurais-je secrètement repéré un filon ? Suis-je une espionne sous couverture ? Ben oui franchement, on ne mesure pas assez l’impact international d’un intérieur en bordel !
Hum bon ok, je reviens dans le droit chemin et je te raconte.
La première fois que je suis rentrée dans un stade, je me suis sentie chez moi. Bon, les circonstances et des collègues, comment le dire poliment… ah bah on ne peut pas, alors on ne dit rien, « particuliers », ont fait qu’à la fin, ce n’était plus le cas du tout. Malgré tout, pendant tout le temps de ma (courte) carrière, je savais que j’étais bien à ma place. Chose exceptionnelle venant de moi, j’osais même dire en ces temps anciens, « je me débrouille pas mal, je sais de quoi je parle ». Bref, j’avais un savoir-faire certain. Celui que j’ai cru avoir perdu durant ces années de burn-out.
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Écrire, tout simplement
Qu’allais-je donc faire de mes journées ? Redevenir journaliste sportif ? Pas possible. Si j’arrive de nouveau à regarder quelques matchs de foot sans angoisser – parce que oui, j’en étais arrivée au point où n’importe quelle compétition sportive était douloureuse à regarder alors que j’ai repoussé des vacances pour un match des années auparavant – je ne peux plus exercer ce métier. Sous peine de meurtre. Fallait-il que je change totalement d’orientation professionnelle ? Que j’apprenne un nouveau métier ? Que j’abandonne quelque part ce savoir-faire, ou du moins que je le transforme pour servir une nouvelle orientation ? Même réponse : impossible.
J’y ai songé, bien sûr. Mais, il y avait toujours cette petite voix qui me poussait à écrire. Et je peux vous dire que ça non plus ça n’a pas été évident. Même mon accouchement, qui n’a pourtant pas été une partie de plaisir, reste une balade au clair de Lune à côté. Mais je m’y suis remise. Doucement. Puis sûrement. Et je suis redevenue bavarde. Trop ? Non, non, merci, je préfère largement ma productivité d’aujourd’hui, signe de bonne santé (dans tous les sens du terme) que celle d’il y a quelques mois. Bref, pourquoi ai-je finalement réussi à remettre le pied à l’étrier ? Grâce à ce fameux savoir-faire, qui ne s’est effectivement pas perdu dans l’affaire. Mais surtout parce que je m’exprime aujourd’hui sur ce qui est ma passion.
Tout pour (re)trouver liberté et créativité
Bien sûûûûûûûûûr, on peut être totalement gaga devant un placard bien rangé. Baver devant le rayon de boîtes d’Ikea. Ou être à deux doigts de défaillir parce qu’une seule bouteille de sauce est tournée dans l’autre sens dans un rayon de supermarché. Et ben oui ma bonne dame ! Tout ça sans pour autant être à deux doigts de l’internement de force en psychiatrie. Le succès des théories de Marie Kondo par exemple, montre bien que cela intéresse de plus en plus de monde. Oh merde, cela voudrait-il dire que je suis la mode ? Naaaaaaaaan. Je m’écoute simplement. Oui, je sais, c’est étonnant. Mais tellement agréable.
En fait, j’ai envie de monter mon propre site depuis longtemps. Techniquement, je l’ai déjà fait, avec deux collaborateurs, il y a plus de 10 ans maintenant. Ne cherchez pas, il n’existe plus depuis longtemps, notre association ayant fait long feu. A l’époque, à la fin de l’aventure, j’assurais qu’on ne m’y reprendrait plus.
Sauf que c’est plus fort que moi. Ce sentiment de liberté est finalement essentiel pour ma créativité. Ce n’est pas un hasard si aujourd’hui, j’ai retrouvé une productivité plus qu’intéressante tant dans la quantité que dans la qualité de mes articles, alors que j’ai désormais une vie de famille à gérer à côté. Je suis donc retombée en plein dedans. Pire, je vais même remonter une entreprise, cette fois seule, dans les semaines qui vont venir (je te ferai partager cette aventure je pense, car là encore c’est un sujet qui demande de l’organisation).
Quand Marie Range s’est progressivement imposée à moi
Pfiouuuu, je digresse (« gresse ») encore. Pourquoi en suis-je donc venue à ce « thème » de l’organisation et de la gestion du quotidien ? Comme je le disais plus haut, on est très loin du sport ! Et bien à 15 ans ou pas loin, je m’étais dit : « tiens, j’adore le sport, je sais bien écrire, pourquoi ne pas devenir journaliste sportif ? ». Et bien c’est un peu le même mécanisme qui s’est imposé à moi.
Cette idée d’ouvrir un blog/site internet/appelle-le comme tu veux, je te laisse le choix, traîne depuis longtemps dans mon esprit. Sauf que le concept était flou. Quand je cherchais un titre, je songeais même à y mettre le mot fourre-tout dedans. Très vendeur non ?
Et puis, les mois ont passé, bébé est arrivé et sans véritablement y songer, j’ai mis en place beaucoup de choses à la maison pour qu’on vive mieux. De l’organisation, c’est certain, mais aussi beaucoup d’idées pour mieux vivre au quotidien (à l’époque, j’étais donc à la maison et mon chéri en reconversion professionnelle pendant quelques mois… avec un nourrisson dans les pattes… il fallait bien trouver des astuces pour conserver notre « niveau de vie » avec moins d’argent). Le concept a donc fini par me sauter aux yeux, mais au prix d’un long cheminement et surtout d’une acceptation de celle que je suis vraiment depuis bien longtemps.
J’ai compris que j’étais totalement différente. Enfin, disons que ce sont mes priorités qui sont différentes. Et plutôt que de me dire « non mais tout ça est trop loin de ta vie d’avant« , j’ai fini par accepter ce que j’étais devenue et d’en faire une force.
Pourtant j’aurais dû le savoir : ma meilleure amie me rappelle de temps en temps, d’un ton légèrement « je me fous de ta gueule » (à raison, il faut l’avouer !) qu’à la fac, si je trouvais des bouquins sur la photocopieuse, je ne pouvais pas m’empêcher d’aller les ranger. Les bibliothécaires étaient là pour ça. Mais il m’était physiquement impossible de les laisser là, pauvres orphelins. Je sais, j’en tiens une couche. Mais ce n’est rien à côté de mon papa qui colle ses tickets de carte bleue sur des feuilles et les range par mois pour les retrouver plus facilement en cas de problème. Et je ne vous parle pas de ses systèmes de classement et de l’ordre qui règne dans ses armoires de dossiers. *Baaaaave*. Comment voulez-vous qu’avec une hérédité pareille je m’en sorte sans séquelles ? Il y a quelques mois, quand j’ai réorganisé notre système de classement et que je suis allée chez mes parents peu après, je me suis d’ailleurs aperçue que, totalement inconsciemment, j’avais organisé tout ça, visuellement comme lui. Impossible de m’en sortir vous dis-je !
Apprendre de ses erreurs et échecs, cultiver ses forces et ses envies
C’est donc là, en moi depuis longtemps, peut-être même depuis ma naissance. Ça s’est même accentué avec le burn-out, pendant lequel j’avais un besoin quasi maladif de ranger mon environnement pour certainement ranger ma tête (psychologie de comptoir, bonsoir). Pourquoi lutterais-je contre ça ? Encore une fois, pourquoi n’en ferais-je pas une force ? Pourquoi je n’allierai pas le sérieux, la rigueur de cette fameuse petite fille dont je vous parle beaucoup, celle qui est certainement la pierre angulaire de ma « vocation » de journaliste, à l’inventivité, l’astuce et la débrouillardise que j’ai développé dans mon organisation et ma gestion du quotidien ?
Comme l’écriture, je sais que je ne suis pas mauvaise dans ces domaines. Et tu sais quoi ? Il y a quelques semaines, je me suis fait une réflexion qui prouve tout ça. Jamais depuis le début de ma carrière professionnelle je n’ai été autant inspirée. En termes d’écriture bien sûr, mais surtout en termes d’idées. Et pourtant, à ma plus grande époque, on m’appelait la « machine à écrire ». Je sais, je suis vieille, la référence l’est aussi.
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